Po B. K. Lomami
Po B. K. Lomami (Pauline Batamu Kasiwa Lomami) est un·e artiste indisciplinaire et interventionniste. Iel est un·e Congodescendante (RDC) de la Belgique actuellement établie à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal.
Explorant la super-performance et l’échec, la pratique de Lomami est ancrée dans l’art de la performance, informée par les principes de l’afrofuturisme et du crip time et s’articule autour du déplacement du travail et de la conception de futurs collectifs possibles. Lomami travaille également avec la poésie et la photographie et crée des installations technologiques (vidéo, son, codage, capteurs) basées sur ses performances. Iel construit une forme de super-archive qui ne fixe pas le moment des performances dans des documents traités, mais prend plutôt la forme d’installations qui explorent la super-performativité comme une opportunité de ressentir quelqu’un ou quelque chose qui n’est plus là. Son travail a été présenté en Belgique, en Suède, à New York et au Canada, et ses textes ont été publiés dans des livres et des revues françaises, québécoises et africaines.
Lomami est titulaire d’un baccalauréat (2011) et d’une maîtrise (2014) en génie commercial de l’Université de Namur, en Belgique, et d’un diplôme d’études supérieures en communications de l’Université Concordia (2022). Iel poursuit actuellement le programme de maîtrise en Studio Arts – Intermedia à l’Université Concordia pour lequel iel a obtenu les bourses de recherche du CRSH et du FRQSC, le Dave McGary Memorial Award in Fine Arts, la Concordia Fine Arts Scholarship, et la Bourse de la Fondation Desjardins. Cependant, ses pratiques de performance et d’intervention sont séparées de sa formation académique. Iel est co-fondateur·ice de Harambec – Reviving the Black Feminist Collective, DC – Art indisciplinaire (un centre d’artistes crip), et CHEFF – Fédération des jeunes LGBTQIA+.
aksanti 33 est une série en trois parties faisant référence à la fin de présences familiales de longue date, d’événements personnels et d’habitudes médicales qui ont eu une importance majeure dans la vie de l’artiste. aksanti 33 (part 2) est une performance participative de 33 heures qui s’est déroulée sur 3 jours à la galerie FOFA en mars 2023. Elle accueillait jusqu’à 30 visiteur·euses avec lesquel·les Lomami partageait un espace intime durant plusieurs heures, ainsi qu’un médicament non addictif à base d’opioïdes que l’artiste prenait pour la dernière fois après 12 ans de traitement. Le projet traite de la douleur, du deuil et de la médecine par le biais d’activités de visite, de repos et de partage des soins. Les participant·es ont été invité·es à ressentir et à explorer le travail du temps et des médicaments sur les corps, les histoires et les relations. Elles et ils ont simultanément conservé et archivé l’espace ensemble et pratiqué l’acte d’accueillir et de laisser aller, encore et encore.
aksanti (part 2.02) est le deuxième volet de l’archive de la performance. En transformant l’expérience de 33 heures en une immersion audiovisuelle de 33 minutes, cette installation multimédia interactive joue sur le rétrécissement du temps et des souvenirs et sur la manière dont il modifie notre perception des relations sociales. Au fur et à mesure que les visiteur·euses explorent la pièce, elles et ils sont plongé·es dans un bruit audiovisuel activé par le mouvement des personnes dans la pièce et les archives. Le bruit fonctionne comme le signifiant du contenu et du vide et comme l’annonceur de l’arrivée et du départ. Le comportement du bruit guide les visiteur·euses vers un état de repos. Lorsque leurs corps se reposent enfin, le bruit se dissipe pour révéler une combinaison de musique apaisante, de bribes de dialogues enregistrés et d’une abstraction visuelle et d’une granulation du temps et du geste.